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dimanche 27 janvier 2008

épisode 1:Arrivée

Atterrissage à Tunis-Carthage


Nous allons atterrir. ça me fait tout drôle. J’ai l’impression de rentrer à la maison après des vacances d’été passées en Autriche, que Mohamed nous attend avec la voiture à l’aéroport. Mais personne n’est là pour nous accueillir. J’en suis presque déçu. Le policier ne pose pas de questions et regarde à peine les passeports. On entre en Tunisie, en tant que touriste, comme si passait de la France en Belgique.

L’aéroport n'a plus grand chose à voir avec celui de 1982. Il est plus grand. Je ne reconnais plus rien. Il est propre, moderne. Les enfants veulent aller aux toilettes. Elles brillent et sentent le propre, selon les standards des aéroports des pays riches.

Nous récupérons les bagages rapidement. Le douanier n’a même pas un regard pour nos valises et nous invite à passer d’un « barra, aya » accompagné d'un geste de main qui se veut expéditif ("dehors, allez"). Dans mes souvenirs, ce n'était pas aussi simple, il y a 20 ans. Toute trace d'une quelconque cohue ou désorganisation est totalement absente. Est-ce le progrès accompli entre temps ou est-ce le fait qu'il y a peu de monde ce jour là ? Nous avons quelques heures à tuer avant le vol pour Jerba-Zarzis. De quoi bien examiner l’aéroport. Il y a maintenant deux étages. Au niveau supérieur, il y a des ornements orientaux, au plafond surtout. Les deux photos à droite à gauche du texte ont été prises au retour vers Paris, dans la zone d'embarquement

Agnès reste assise au café. J’emmène les enfants dehors. Je suis un peu déçu de devoir reprendre l’avion pour Jerba. Les quartiers où j’ai habité sont à moins 10 km de là. Je vois d’ici l’hôtel Hilton en haut sur sa colline. A 1 km du Hilton il y a Mutuelleville. Devant l’aéroport, il y a un parterre de fleurs et fontaines, plus ou moins à l’orientale. De ça non plus je ne souviens pas. Au-delà, c’est le parking. Plutôt grand mais sur un niveau et en plein air. Ça suffit apparemment.
Sur la chaussée, à l’étage des départs, des blocs de ciments limitent la circulation sur une voie unique et interdisent de ce fait les arrêts prolongés sous peine de bloquer la circulation. A l’étage des arrivées, on ne peut même pas passer devant en voiture (à part les bus). La file des taxis est à l’écart. Les voitures des particuliers sont au parking. Je constate donc que la circulation devant l'aéroport est bien réglée. La « vitrine » de la Tunisie, ce qu’on voit en premier en arrivant dans le pays, est donc présentable.

Au comptoir de Tuninter (Tunis Air pour les vols intérieurs), il n'y a pas un chat, on arrive trop tôt. Ou plutôt, si, il y a un chat ! Il dort roulé en boule sur le tapis devant le comptoir d’enregistrement de la classe affaire. Je souris : c'est le premier signe de la douceur de vivre méditerranéenne ! jusqu'à présent, tout était bien trop propre et ordonné pour être vrai. Ce petit écart par rapport aux règles, cette touche de nonchalance, et surtout le fait que les chats sont appréciés dans les pays arabes, tout cela m’indique bien que nous sommes en Tunisie. En fait le chat est apparemment celui d'une employée de l'aéroport car je la vois lui donner quelque chose à manger.
Les taxis ne sont plus blanc-et-rouge comme les couleurs du drapeau tunisien, mais jaunes. C’est moins patriotique et plus new-yorkais. Au niveau des modèles de voiture, je ne constate plus ce décalage qu’il y avait entre la Tunisie et la France dans les années soixante-dix (on voyait encore des Peugeot 403 – modèle des années 50 - en grand nombre à Tunis en 1975). Les modèles sont récents, en tous cas ici à Tunis. On voit par exemple des Peugeot 406. Quant aux fameuses Renault 4 CV (le pot de yaourt de chez Renault des années 50) qui constituaient quasiment l’ensemble du parc de taxis en 1972, ça fait longtemps qu’ils sont oubliés (mais il n’y en avait déjà plus en 1982).

Je regarde les Tunisiens autour de moi. Les jeunes suivent la mode, surtout le modèle hip hop universel, en vigueur aussi bien à Brooklyn qu'à Saint-Denis ou Johannesburg : cheveux très courts, survêtements et chaussures de sport, chaîne au cou, téléphone mobile dernier modèle. Et surtout pas la moustache « obligatoire » des vieilles générations. Tout le monde pratiquement a un téléphone portable, comme dans le reste du monde.
Autre changement notoire par rapport à la dernière fois : le « combattant suprême » a disparu des murs. On ne voit plus son sourire paternaliste sur les portraits qui étaient accrochés partout. Zine El Abeddine Ben Ali, l’artisan du renouveau « démocratique », a pris sa place, comme si l’indépendance de la Tunisie datait de ce 7 novembre 1987 où Bourguiba avait été écarté du pouvoir.

Le vol pour Jerba

Les vols intérieurs, il y en a peu. L’avion n’est pas une nécessité absolue pour un petit pays comme la Tunisie : la voiture, les louages (taxis collectifs interurbains), l'autobus, le train, suffisent. Ce jour là, il y quatre vols, deux pour Jerba-Zarzis, un pour Tozeur et un pour Turamy (tiens c’est où ça ?).
Notre avion pour Jerba n’a que 30 minutes de retard. Des retards de cette durée, c’est presque une règle internationale. C’est un avion à hélice. Il fait un gros bruit sourd. Ce bruit ne diminuera qu’à partir de Sfax, probablement le début de la descente.
Il fait beau, c'est l'occasion de voir la Tunisie de haut. Je distingue la petite route qui monte au Bou Kornine et au sommet, l'antenne pour la télévision. Puis c’est Hamammet au fond de sa baie, suivie de l’agglomération Sousse-Monastir-Mahdia-etc. L’autoroute Tunis-Sousse est facilement repérable car elle est quatre fois plus large que les autres routes. Il y a un embranchement qui va vers Sousse et un autre qui continue vers le sud, sans pour autant atteindre Sfax, ni même El-Jem. La nationale 1 qui prolonge l’autoroute n’est plus qu’un trait fin vu d’en haut. La nuit tombe. Cette agglomération illuminée ne peut être que Sfax ! Je localise le port grâce à ses projecteurs, de gros points lumineux vus de l’avion.
Il est vingt heures. Nous atterrissons à l’aéroport de Jerba-Zarzis sur l’île de Jerba, à Melita près de Homt Souk. La température annoncée est de 24°C mais j’ai l’impression qu'il faut au moins 27°, tant nous aurons du mal à nous endormir cette nuit là.
Le beau-frère de Mr Rébia qui nous loue la maison nous attend. Il s’appelle Rébia aussi car ils sont cousins. Il me fait la bise mais n’ose pas embrasser Agnès. Tout cela me semble normal pour un pays méditerranéen et musulman alors qu’Agnès est étonnée. L’aéroport est petit mais des travaux sont en cours pour le faire tripler de taille. Heureusement, il n'y a à ce moment-là aucun vol direct en provenance d’Europe, on est donc tranquille. Les passagers du vol Tunis-Jerba n’ont quasiment pas de bagages et nous récupérons les nôtres à peine descendus de l’avion. On se croit plutôt dans une gare routière où l’autobus interurbain vient d’arriver. L’ambiance est conviviale. Parmi les gens venus attendre leurs parents ou amis, il y a une Jerbienne âgée en tenue traditionnelle de l'île, robe à motifs verticaux rouges, blancs et noirs, chapeau de paille, fibules et colliers en argent. Il n'y a pas de doute, nous sommes à Jerba. Ces tenues là je ne les ai jamais vu ailleurs.
C’est le sud ici, les infrastructures sont sommaires et approximatives, il y a peu de trottoirs et beaucoup de sable. Nous passons dans la banlieue de Homt Souk. Beaucoup de vélomoteurs, pas de casques. Des piétons qui marchent sur la chaussée. Peu d’éclairage. Il faut être vigilant et ne pas rouler trop vite. Des vélos, sans lumières. Des hommes dans les cafés, devant les petites épiceries, la chaleur douce de la nuit, l’odeur de la mer. Rien que des repères qui me sont familiers.
On traverse El Mey, tous ces noms me reviennent petit à petit. Me voilà replongé 22 ans en arrière. Puis c’est El Kantara et la chaussée Romaine, cette digue qui relie Jerba au continent (exactement comme la route qui traverse la baie du Mont Saint-Michel). En roulant sur la chaussée, on sent la forte odeur des marais salants.
Avec ce contraste important entre l'air conditionné des aéroports et l’odeur d’eau salée dispersée par les vents marins, le changement d'ambiance est radical ! On a toujours l'impression de revenir à la vie normale, sur terre, après avoir passé quelques heures dans ce monde artificiel des aéroports et avions.
Pendant le trajet Mr Rébia nous parle de la région, de son économie, de ses activités, des dernières nouvelles. Son français est bon pour quelqu'un qui n'a jamais vécu en Europe.


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