Tataouine et sa région
Les routes dans le sud
La route entre Ben Gardane et Tataouine est bonne. Les routes dites principales, entre Zarzis et Medenine, Zarzis et Ben Gardane, Gabès et Matmata, etc, sont en bon état. Avec les lignes blanches et la signalisation. Il y a 25 ans, même la nationale 1, la route principale de Tunisie, n’était pas aussi bonne. A plusieurs endroits la chaussée était mangée sur les côtés. Il fallait parfois « mordre la poussière » pour se croiser. Mais c’était une autre époque. Sur ce plan là, le progrès est notable.
Attention aux moutons
Le panneau qui indique à l’automobiliste de faire attention au bétail est selon les standards internationaux un triangle bordé de rouge dans lequel est dessiné la silhouette d’une vache. Mais ici c’est celle d’un mouton qu’on peut voir.
Les arbres
On voit des champs d’oliviers partout. Mais plus on s’approche du désert et des montagnes, plus les arbres sont espacés et petits. Il y a des eucalyptus aussi, surtout le long des routes et dans les villes et villages, comme sur cette photo prise à la sortie de Ben Gerdane.
Tataouine
Tataouine s’étale partout, avec des faubourgs espacés. Il y a de la place. Elle me semble être une des trois plus grandes villes de la région, avec Medenine et Gabès
Pour rejoindre les villages autour de Tataouine, il y a des routes maintenant. Si ce n’est pas toujours de l’asphalte, c’est du petit gravier qui se transforme en une route dure avec le temps. En 1980, ces villages fortifiés, y compris Chenini, le plus typique et le plus visité, étaient accessibles par des mauvaises pistes, plus appropriée pour les ânes et chevaux que pour les voitures. Nous avions, ma famille et moi, visité Chenini à cette époque. Nous n’avions pas osé prendre notre voiture et loué les services d’une 404 avec chauffeur. Une vieille voiture qui n’avait plus peur de rien. Je me souviens encore que la portière arrière droite n’ouvrait que par la poignée externe. La visite de Chenini à cette époque était encore du tourisme très particulier, à la limite de l'exploration. Aujourd'hui il est devenu banal d'aller à Chenini dans le cadre d'un séjour à Jerba.
Pour rejoindre les villages autour de Tataouine, il y a des routes maintenant. Si ce n’est pas toujours de l’asphalte, c’est du petit gravier qui se transforme en une route dure avec le temps. En 1980, ces villages fortifiés, y compris Chenini, le plus typique et le plus visité, étaient accessibles par des mauvaises pistes, plus appropriée pour les ânes et chevaux que pour les voitures. Nous avions, ma famille et moi, visité Chenini à cette époque. Nous n’avions pas osé prendre notre voiture et loué les services d’une 404 avec chauffeur. Une vieille voiture qui n’avait plus peur de rien. Je me souviens encore que la portière arrière droite n’ouvrait que par la poignée externe. La visite de Chenini à cette époque était encore du tourisme très particulier, à la limite de l'exploration. Aujourd'hui il est devenu banal d'aller à Chenini dans le cadre d'un séjour à Jerba.
Ksar Béni Barka
Ce matin c’est la visite de Ksar Ouled Soltane. Sur la route il y a un ksar en ruine au sommet de la montagne qui protège le village de Beni Barka. J’estime qu’il doit y avoir une trentaine de foyers dans le village. Et il n’y a pas un chat dans la citadelle en ruine. Dans les grottes et maisons troglodytes sur le flanc de la montagne, on voit des traces de campement, des restes de feux de bois et sur le chemin des crottes de mouton. Évidemment la vue est imprenable du haut du Ksar. Non loin du sommet il y a trois tombes, perdues au milieu de nulle part. En attendant qu’Agnès descende avec les enfants, j'observe les oiseaux du désert. Des traquets je pense.
Le Ksar Ouled Soltane est entièrement rénové. Les ghorfas se superposent sur quatre niveaux. La cour est pavée. Ca fait penser à un décor de Disneyland. Mais c’est le prix à payer pour préserver le site. Vaut mieux ça que la ruine totale. De toutes façons c’est quand même beau et intéressant. Ils auraient dû laisser la cour en terre battue comme à Métameur, et ne pas la paver. Le Ksar de Métameur est plus authentique dans le sens où il est juste retapé par endroit.
Peu de monde au village. Dans le ksar un jeune homme s’occupe d’une buvette. Il y a un livre d’or. Des messages en arabe, français, allemand, italien, et même chinois. Un amateur de la guerre des étoiles a laissé la carte de visite de son fan club. Mais le gérant de la buvette nous dit qu’aucune scène n’a été tournée ici, mais à Ksar Hadada, et Matmata. Les enfants adorent courir partout, et renter et ressortir dans les ghorfas. Si on avait le temps ils les feraient toutes. Ils jouent à cache-cache. Le jeu consiste à savoir dans quelle ghorfa l'autre s’est caché.
Peu de monde au village. Dans le ksar un jeune homme s’occupe d’une buvette. Il y a un livre d’or. Des messages en arabe, français, allemand, italien, et même chinois. Un amateur de la guerre des étoiles a laissé la carte de visite de son fan club. Mais le gérant de la buvette nous dit qu’aucune scène n’a été tournée ici, mais à Ksar Hadada, et Matmata. Les enfants adorent courir partout, et renter et ressortir dans les ghorfas. Si on avait le temps ils les feraient toutes. Ils jouent à cache-cache. Le jeu consiste à savoir dans quelle ghorfa l'autre s’est caché.
Restaurant à Tataouine
Nous retournons à Tataouine pour le repas du midi. Nous choisissons un restaurant dans un bel hôtel : « La Gazelle ». Les serveurs sont en nœud papillon et nous servent comme en première classe dans le Titanic.Nous passons par le bar pour aller dans la salle à manger. Des hommes sont là, à l’abri des regards de la rue, à consommer de la bière (Celtia évidemment). Je salue par un « salam » l’un d’entre eux répond par un « salut » d’initiés (en français). Il doit se sentir branché. Ils me font penser à des gangsters cachés pour boire de l’alcool pendant l’époque de la prohibition.
Seb et moi voulons aller aux toilettes. Un des serveurs nous montre le chemin. En nous montrant la porte des WC, il accompagne son geste d’un « Bitte sehr meine Herren ». Je lui répond naturellement « Vielen Dank ». Il est surpris. Je lui explique pourquoi je spreche Deutsch. Il se débrouille bien en allemand. Il dit qu’il l’a appris avec les touristes et qu’il aimerait bien rencontrer plus souvent des touristes germanophones. Mais ici les touristes sont en majorité français. On s’éloigne trop des sentiers battus (Hammamet et Jerba) et seuls les Français se sentent « chez eux » en Tunisie. Pour lui faire plaisir je lui parle en allemand. Et on mélange avec de l’arabe, c'est bien la première fois que ça m'arrive. Tout est possible.
Ici dans le sud il y a encore des charrettes avec des mulets. On voit aussi des vieux haj en jellaba, babouches et chapeau de paille qui roulent en vieilles mobylettes Peugeot. Le cageot en plastique ou le couffin est accroché sur le porte-bagage. Beaucoup de vélos, et parfois un homme sur un bourriquot. Mais la majorité des véhicules sont quand même les automobiles. Les changements par rapport à 1980 sont moins évidents ici, mais je verrai bien dans quelques jours comment c’est à Tunis. Néanmoins il y a des signes qui ne trompent pas et qui indiquent qu’on est bien au 21e siècle : les paraboles sur les toits et les téléphones portables sur les oreilles des passants.
Seb et moi voulons aller aux toilettes. Un des serveurs nous montre le chemin. En nous montrant la porte des WC, il accompagne son geste d’un « Bitte sehr meine Herren ». Je lui répond naturellement « Vielen Dank ». Il est surpris. Je lui explique pourquoi je spreche Deutsch. Il se débrouille bien en allemand. Il dit qu’il l’a appris avec les touristes et qu’il aimerait bien rencontrer plus souvent des touristes germanophones. Mais ici les touristes sont en majorité français. On s’éloigne trop des sentiers battus (Hammamet et Jerba) et seuls les Français se sentent « chez eux » en Tunisie. Pour lui faire plaisir je lui parle en allemand. Et on mélange avec de l’arabe, c'est bien la première fois que ça m'arrive. Tout est possible.
Ici dans le sud il y a encore des charrettes avec des mulets. On voit aussi des vieux haj en jellaba, babouches et chapeau de paille qui roulent en vieilles mobylettes Peugeot. Le cageot en plastique ou le couffin est accroché sur le porte-bagage. Beaucoup de vélos, et parfois un homme sur un bourriquot. Mais la majorité des véhicules sont quand même les automobiles. Les changements par rapport à 1980 sont moins évidents ici, mais je verrai bien dans quelques jours comment c’est à Tunis. Néanmoins il y a des signes qui ne trompent pas et qui indiquent qu’on est bien au 21e siècle : les paraboles sur les toits et les téléphones portables sur les oreilles des passants.
Chenini vingt ans après : route asphaltée et électricité.
Nous allons à Chenini. Comme j’expliquais, il y a une route désormais. La route continue même au delà. Le nouveau Chenini a été construit au pied de la montagne, à environ 2 km du vieux Chenini. Dans l’ancien village où les maisons s’accrochent aux flancs jusqu’au sommet, une bonne moitié des habitations est abandonnée.
Entre les deux Chenini un homme nous « assaille ». Il me force à arrêter la voiture et propose ses services de guide. Il expose tout le programme de la visite à la manière d’un vendeur de voiture qui liste les options. Il est agressif. Je n’ai pas envie de me faire guider par ce type. Un peu plus loin un autre pseudo-guide nous sert la même sauce. Il faut que j’utilise l’arabe pour nous en débarrasser. Il continue en français « faites marcher le commerce ! » je continue en arabe. Il comprend qu’il n’a plus de chance de me persuader et s'écarte. Arrivé au pied du vieux Chenini trois enfants se jettent sur tout en demandant des bonbons et de l’argent. Les gens de Chenini attendent le touriste. Mais comme les touristes ne viennent pas en masse, les habitants qui veulent en tirer profit sont donc insistants. Je repousse les enfants en arabe. D'autres enfants arrivent mais l'un d'eux dit aux autres que j'ai parlé en arabe, et tous les enfants s'en vont. A partir de ce moment nous sommes tranquilles pour visiter Chenini. Il faut dire qu’il y a peu de monde. Les hommes partent travailler loin, à Tataouine, Tunis, voire la France.
Nous montons. En haut deux bâtisses blanches contrastent avec le reste : un restaurant et une boutique de souvenir qui fait buvette aussi. On boit une gazouze. Il fait chaud. Le gérant m’explique qu’il y a 160 familles environ à Chenini. Mais la plupart vivent en bas dans le village nouveau. Donc dans l’ancien, il doit en rester une cinquantaine je suppose, et encore... A voir les nombreuses demeures en ruine il ne doit plus rester grand monde.
D’en haut, on ne voit pas les habitations qui sont dans la montagne. On ne voit que les petites enclos pour les bêtes devant les maisons. Les toit de ces enclos ont des toits faits de troncs (de palmiers je suppose). Mais le progrès est arrivé à Chenini, un gros fil électrique amène le courant en haut du rocher. La mosquée de Chenini a souvent été prise en photo selon un angle de vue bien précis. Cet angle a été également utilisé pour des tableaux (voir ci-contre). Mais aujourd'hui un pylône pour l'électricité, une grande cuve (eau ? fuel ?), ainsi qu'un bâtiment construit à un moment donné entre 1981 et 2003, rendent beaucoup plus difficile les photo selon cet angle de vue. Il faut se rapprocher de la mosquée (avec un appareil grand angle, ça le fait).
Sur le bord de la route, en pleine campagne, on voit de temps des voyageurs qui attendent, souvent seuls, qu’on les emmène en voiture. Il ne font pas d’auto-stop selon les normes occidentales. Ils attendent, assis sur un rocher. Et quand une voiture s’approche, ils se lèvent comme si c’était le bus qui arrivait. Comme nous sommes déjà 4 et que nous tenons à avoir tous notre ceinture de sécurité, nous nous arrêtons pas. Ils sont alors stupéfaits que nous arrêtont pas (on ne voit pas que c'est une voiture de location), alors que la voiture n’est pas pleine selon les standards d’ici (5 adultes au moins, avec les enfants sur les genoux des grands). Ici dans le sud le covoiturage est une règle.
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