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samedi 11 octobre 2008

Nouvelle Zone touristique de Lella Hlima

le tourisme a été un véritable « développeur » des régions. Il se souvient de ses villages de paillotes, au Nord comme au Sud, qui ont aujourd’hui cédé la place à des hôtels 5 étoiles, des espaces de loisirs, des terrains de golf, des marinas…

En cinquante ans, le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) estime que le pays n’a pas encore fait le plein de ses capacités mais qu’il devra diversifier l’offre (tourisme écologique, culturel, sportif) et miser sur la qualité des infrastructures et des services. Lorsque les autorités ont commencé à penser au développement économique général du pays, dans les années 1956-1960, le tourisme était alors un choix ambitieux, un saut vers l’inconnu.

Les quelques dizaines d’hôtels existant en Tunisie étaient davantage des résidences pour colons et personnalités de passage. La capacité totale n’excédait pas 3 000 lits. Mais les planificateurs, eux, avaient le soleil et la mer en tête, « deux formidables ressources naturelles inépuisables », disaient-ils. Il a donc fallu mobiliser les rares entrepreneurs privés pour investir dans la construction d’hôtels sur le littoral. Il a fallu, pour les soutenir, créer une société nationale hôtelière en 1959, puis l’ONTT en 1962. Et l’aventure a pu commencer à Hammamet, Nabeul, Sousse, Djerba. En moins de trois ans, 74 hôtels balnéaires ont vu le jour avec une capacité de 4 000 lits. Ils ont accueilli 53 000 touristes étrangers en 1962. Vingt-cinq ans plus tard, en 1987, la capacité atteignait 100 000 lits et le nombre de touristes 2 millions.

Aujourd’hui, en 2007, le pays compte 232 000 lits répartis dans 826 unités hôtelières. Le nombre de touristes dépasserait les 6 millions, avec des recettes en devises de 2,8 milliards de DT (1,65 milliard d’euros). Le secteur, qui contribue à hauteur de 5 % au PIB, permet de couvrir les deux tiers du déficit commercial.Il procure du travail à plus de 400 000 personnes - dont 100 000 emplois directs -, soit 13 % de la population active occupée. Aucune région n’est mise à l’écart :le tourisme se répartit à égalité entre le Nord (environ 2 millions de touristes, 80 000 lits), le Centre (2 millions, 90 000 lits) et le Sud (2 millions, 62 000 lits).

Les projets programmés sur les vingt prochaines années couvrent, une superficie de 3 500 hectares : quinze stations intégrées sont prévues.
Elles offriront une grande diversité d’activités : du balnéaire, mais aussi du tourisme thermal, médical, culturel, sportif (plongée, golf, randonnée), ainsi que des activités de découverte et de pleine nature (montagne, oasis, etc.).Exemple type de cette approche intégrée, Lella Hlima fait figure de ville nouvelle à proximité de Zarzis, à 500 km au sud-est de Tunis, une ville qui associera le tourisme saharien et balnéaire avec une médina à l’ancienne, des villas, des hôtels de charme et des appart’hôtels. Lancé en 2001, piloté par un groupe de promoteurs privés réunis au sein de la Société d’études et de développement touristique du Sud (Sodet Sud), le projet consiste à racheter et à valoriser des terrains vierges (110 ha) pour donner naissance à Lella H’lima, à côté du village de Hassi Jerbi. Ingénieur et élève HEC Montréal, Yacine Gana a quitté le secteur bancaire en 2005 pour diriger ce complexe. Un investissement de 70 millions de DT (41 millions d’euros) pour l’achat et l’aménagement des terrains, et de plus de 500 millions de DT pour les constructions futures (295 millions d’euros). Inscrit parmi les priorités touristiques du XIe plan (2007-2011), Lella H’lima aura une façade maritime de 3,8 kilomètres et pourra abriter jusqu’à 17 000 habitants. Elle sera dotée notamment de quatre hôtels, de quartiers résidentiels, de lieux de loisirs et de détente, de commerces (boutiques, restaurants, cafés), d’un ribat (forteresse ancienne) et d’espaces verts. Le schéma d’aménagement devrait être déposé prochainement à la municipalité de Zarzis.